Qu'est-ce que le coût actualisé de l'énergie (LCoE) ?
Le LCoE mesure les coûts d'une technologie sur toute sa durée de vie divisés par la production d'énergie et calcule la valeur actuelle du coût total de la construction et de l'exploitation d'une centrale électrique sur une durée de vie donnée. Cela permet de comparer différentes technologies (par exemple, hydrolienne, éolienne, solaire, gaz naturel) dont la durée de vie, la taille du projet, le coût du capital, le risque, le rendement et les capacités peuvent être vairables.
Pourquoi un soutien financier à la production est-il nécessaire pour les technologies hydroliennes ?
Un soutien de type revenu de la vente d’électricité est un paiement « complémentaire » pour toute électricité fournie au réseau par une énergie renouvelable lorsque le coût de production de cette électricité est supérieur au prix du marché. Ce complément est plafonné et spécifique à une technologie. Sans soutien aux revenus, les investissements et le développement des énergies renouvelables et des chaînes d'approvisionnement associées ne pourraient se réaliser. Du point de vue du contribuable, toute subvention aux revenus devrait être considérée comme un investissement dans l'établissement et la croissance d'une nouvelle industrie à fort potentiel, dans la création d'emplois et dans la stimulation de la valeur ajoutée qui, en fin de compte, devrait plus que rembourser cet « investissement ».
Par rapport à d'autres technologies d'énergie renouvelable telles que l'énergie solaire photovoltaïque et l'énergie éolienne, la technologie hydrolienne en est encore à un stade relativement primaire de développement et de démonstration. Cela signifie qu'il y a un plus grand nombre de technologies hydroliennes différentes en cours de développement à des échelles plus petites (en termes de production d’énergie) et déployées et testées en petit nombre (il est logique d’éprouver d'abord un prototype individuel avant d'en construire plusieurs), ce qui rend la technologie plus coûteuse au début du processus de développement. Ce qui fut le cas pour les technologies éoliennes et solaires, qui ont depuis fortement abaissé leur courbe de réduction des coûts en standardisant la conception de la technologie (toutes les turbines éoliennes se ressemblent maintenant), en augmentant les économies d'échelle pour les turbines individuelles (par exemple, des turbines éoliennes en mer de 15 MW ont maintenant été développées), et en augmentant le nombre de machines dans un seul projet (ce qui entraine des effets de volume), sans oublier la confiance accrue des investisseurs et des organisations financières dans la performance et la fiabilité de la technologie, débloquant l'accès à des financements moins chers. Ces technologies n'ont pu se développer aussi rapidement et efficacement que grâce aux subventions dans les premiers stades de leur développement, et c’est dans ce cadre que s’inscrivent les prétentions de la filière hydrolienne.
État actuel du secteur de l’énergie hydrolienne
La technologie a atteint un point de fiabilité opérationnelle et de robustesse — par exemple chez MeyGen (turbines SIMEC Atlantis), Orbital Marine Power, SME au Canada et les turbines Tocardo. Ces exemples de technologies hydroliennes installées ont atteint un état de fonctionnement continu et s'approchent d'un programme d'exploitation et de maintenance normalisé. La prochaine étape consistera à démontrer davantage les performances et la fiabilité dans un projet de nature commercials.

La trajectoire du LCOE estimé de l'énergie marémotrice à 1 GW
Comment le secteur de l'énergie hydrolienne propose-t-il d'être soutenu ?
Focus sur l’approche retenue au Royaume-Uni
TIGER, en collaboration avec ses partenaires, les parties prenantes et la filière au sens large, rassemblera les preuves de la réduction des coûts de la technologie hydrolienne. En étroite collaboration avec le Marine Energy Council, TIGER fournira aux gouvernements les preuves de plus en plus nombreuses que l'énergie hydrolienne peut constituer une part importante des futurs systèmes de production d'électricité décarbonés.
Comme expliqué précédemment, il est crucial d'avoir accès à un système de subventions adéquat (qui ne paie que l'électricité exportée vers le réseau et non les technologies défaillantes). Le système de revenus actuel du Royaume-Uni est appelé « Contracts for difference » (CfD), l’équivalent du système du Complément de Rémunération français. Des cycles d'allocation sont organisés, au cours desquels les technologies doivent faire des offres concurrentielles pour obtenir un soutien financier. Cette concurrence garantit que seules les technologies et les projets les plus compétitifs financièrement sont retenus, au coût le plus bas possible pour les consommateurs. La technologie hydrolienne se situe dans la catégorie 2 du CfD et doit rivaliser avec d'autres technologies « moins établies » pour obtenir une subvention. Jusqu'à présent, cela signifiait que les technologies hydroliennes relativement immatures étaient en concurrence avec des technologies beaucoup plus matures, notamment l'éolien en mer, et qu'elles n'étaient pas en mesure d'obtenir un soutien financier pourtant crucial sous forme de CfD. Une récente consultation publique a conduit le BEIS (ministère des affaires, de l’énergie et de la stratégie industrielle britannique) à placer l'éolien en mer posé dans une catégorie distincte de CfD, l'éolien en mer flottant, moins développé, restant dans la même catégorie que l'énergie hydrolienne. Pour donner au secteur de l'énergie hydrolienne et à ses investisseurs potentiels la confiance dans le marché, il est proposé de fixer une limite de 100 MW de capacité installée soutenue par un prix de 250 £/MWh (290€ MWh) pour l'énergie hydrolienne dans la catégorie 2. Cela garantira qu'au moins 100 MW de technologie hydrolienne auront accès à un soutien et seront en mesure de déployer et de démontrer la technologie et de continuer à apprendre et à réduire les coûts, de sorte qu'à l'avenir, l'énergie hydrolienne devienne véritablement compétitive au sein de la catégorie 2 du CfD sans restriction.
Pour en savoir plus sur le secteur des énergies marines et ses efforts pour convaincre les gouvernements de le soutenir, tant au Royaume-Uni qu'en France, veuillez consulter le site du Conseil des énergies marines (MEC) et celui du Syndicat des énergies renouvelables (SER).